T'as l'impression qu'tout va mal
Que tout va partir en fumée
T'as les yeux d'un animal
Battu traqué fourbu blessé
Tous les matins dans l'journal
Tu lis des truc qui t'font flipper
Tous les matins c'est normal
Tu restes au lit pour mieux rêver
On t'fait croir'que ton mental
S'est définitiv'ment bloqué
Mais dans ton cœur d'animal
La pluie n'a pas cessé d'tomber

Perds pas ta lumière non
Perds pas ta lumière la perds pas
Prends un peu de terre oui
Prends un peu de terre et mang'la
Après chaque hiver oui
Tu sais qu'le printemps reviendra
Perds pas ta lumière non la perds pas

Tout est à fair'dans ce monde à refair'à créer
À regarder les choses à tout recommencer
A reprendre à zéro à se laisser aller
Au plus profond de soi pour aller la chercher
La fleur qui pousse en toi celle que tu ne vois pas
Pour aller la planter dans l'humus étoilé
Et tout recommencera encore une fois

Paraît qu'on peut plus rien faire
Que tout va forcément sauter
Qu'on peut tous fair'sa prière
L'apocalypse est programmée
Attaché-case nucléaire
On nous joue l'apprenti sorcier
Mets pas tes pieds dans la mer
Fais pas d'enfants c'est trop risqué
On t'fait croir'que ton mental
S'est définitiv'ment bloqué
Mais dans ton cœur d'animal
La pluie n'a pas cessé d'tomber

J'savais pas qu'rue Saint D'nis
Ça fonctionnait trois-huit
La nuit c'est flou ça passe
Mais bon Dieu le matin
Ces femmes qui sont debout
Ces femmes qui sont tabous
Ces femmes que l'on devine
À bout dans leurs vitrines
Quand tu trempes la tartine
Dans l'p'tit bistrot du coin
T'as peur que ces yeux-là
Ne viennent chercher les tiens
T'as peur que ces yeux-là
T'accusent de leur putain d'destin

Mais comment peut-on faire l'amour
À une femme qu'a perdu la mer
Quand j'dis la mer j'parle d'la lumière
D'la lumière
Mais comment peut-on faire l'amour
À une femme qu'a perdu la mer
Quand dans ses yeux y a qu'd'la misère
D'la misère

Quand j'pense qu'on vit là-haut
Nos fantasmes de mec
Nos fantasmes de cul
Nos fantasmes obscènes
Nos « j'la prendrais comme une bête »
Nos « j'ty mettrais des coups »
Nos « j'pourrais tout lui faire ma femme à moi est cérébrale »
Mais elle c'est pas ma femme
Elle aime ça ça se sent
Oui je sens l'animal
l'animal du mal
Mais là-haut l'animal
L'animal du mal a mal

C'est bon d'rentrer chez soi
D'se coucher sous les draps
D'un chaud nid conjugal
On a pas fait de mal
De retrouver nos femmes
Celles qui sont cérébrales
Celles qui n'ont d'animal
Que leurs petits chiens chiens
Celles dans les yeux desquelles
On retrouve l'assurance
D'une virilité
Que tous les coqs de France
Brandissent avec fierté
Aux yeux du monde entier navré

Si t'es p'tit tu cries
Si tu cries t'es p'tit
Quand t'es p'tit tu cries
Quand tu cries t'es p'tit
Quand tu dis tu cries
Quand tu cries tu dis
Quand tu cries tes cris
Tu vis t'es p'tit tu dis

Si tu ris tu cries
Si tu cries tu ris
Quand tu jouis tu cries
Quand tu cries tu jouis
Quand t'écris tu cries
Quand tu cries t'écris
Quand tu cries tes cris
Tu ris tu jouis tu cries

Pousse-le! pousse-le!
Ton cri

Si tu t'tais t'es mort
Si t'es mort tu t'tais
Quad t'es vieux t'es mort
Quand t'es mort t'es vieux
Quand t'es con tu t'tais
Quand tu t'tais t'es con
Quand t'es mort t'es mort
Tu t'ais t'es vieux t'es con

Si ta peur t'es mort
Si t'es mort t'as peur
Quand tu pleures tu meurs
Quand tu meurs tu pleures
Quand tu dors t'es mort
Quand t'es mort tu dors
Quand t'es mort t'es mort
T'as peur tu pleures tu dors

Pousse-le! Pousse-le!
Ton cri

J'aime pas les aigus j'aime pas les aigus
Moi j'aime mieux ton QI
Il est si joli que quand j'le vois je n'en peux plus
Je lui cours après dans la forêt sous les feuillus
Sous l'œil amusé des écureuils qu'y en ont vu d'autres
Moi j'aime mieux ton QI

Mais y a les méchants hommes
Ceux qui sont loups des loups pour l'homme
Y cassent tout y nous disent rien
Y chantent rien y disent que tout
Que tout va bien perlimpinpin petit lapin
Nous on a peur eux ils ont leurs...
Abris anti-atomiques

J'aime pas tes histoires j'aime pas tes histoires
J'aime mieux tes histoires d'O
Tous les vendredis Bambi l'escargot et mon ours
On se réunit nus comme des vers on fait la course
Sous l'œil horrifié d'Chantal Goya qu'a jamais vu çà
J'aime mieux tes histoires d'O

Mais y a les méchants hommes
Ceux qui sont loups des loups pour l'homme
Y cassent tout y nous prennent tout
Y déchirent tout y détruisent tout
Y disent rien y chantent rien
Nous on a peur eux ils ont leurs...
Abris anti-atomiques

J'aime pas la police j'aime pas la police
Moi j'aime mieux ta peau lisse
Partage ta tartine avec tes petits camarades
Bien proprets gentils comme il faut pique pas la tribune
Touche pas ton zizi y va tomber comme une prune
Bien évidemment mûr

Mais y a les méchants hommes
Ceux qui sont loups des loups pour l'homme
Y cassent tout y nous prennent tout
Y disent rien y chantent rien
Y disent que tout que tout va bien
Perlimpinpin tout p'tit lapin
Nous on a peur eux ils ont leurs...
Abris anti-atomiques

J'aime pas tes drapeaux j'aime pas tes drapeaux
J'aime mieux tes draps chauds
Faut pas rigoler on est des blancs mais y a des rouges
Qui vont débarquer demain c'est sûr il faut qu'on bouge
Achetons des petits chars des petites fusées des petites roquettes
C'est vraiment l'moyen âge !

Tous ensemble les petits lapins
Allons tous chercher les fûts qui sont au fond de la mer
Vaut mieux vraiment parler d'cul autrement tu désespères
J'suis fait pour faire d'la chanson populaire moi...
Oh qu'il est vulgaire oh qu'il est vulgaire...

Quand le jour est chagrin
Et qu'il fait froid dehors
Ma main rejoint ta main
Et je me sens plus fort

Je laisse l'horizon
Se noyer de nuages
Dans le jour tendre et blond
Je me sens d'un autre âge

Plus d'aube à l'horizon
Plus de matin de cendre
Tu es comme un été
Dans le mois de décembre

Je n'ai rien que des rimes
À t'offrir aujourd'hui
Des pianos que j'abîme
De tendresse et de cris
La chanson que j'invente
Est née au fond de toi
Tu sais quand je la chante
Tu sais quand je la chante
J'ai l'âme au bout des doigts
J'ai l'âme au bout des doigts

C'est au creux de tes bras
Que je vis que j'existe
Toi qui donnes à mes doigts
Le talent des artistes

C'est toi qui fait chanter
Tout ce que j'improvise
C'est toi qui sais donner
De l'or aux choses grises

Ma vie prend ses racines
Aux sources de ton âme
Je n'ai pour origine
Que ton amour de femme

J'allais comme tous les soirs jouer chez les copains
On jouait au billard dans l' p'tit bistrot du coin
J'avais comme tous les soirs une envie de crever
Quand le soleil se couche comme un oiseau blessé

Dans la rue des gens pressés bousculés Fatigués
Le nez dans leurs souliers
Rentraient comme tous les soirs chez eux
Pour le dîner

Passé d'vant l' p'tit bistrot j'me suis pas arrêté
J'ai pris la rue qui monte et sans me retourner
J'ai gravi quatre à quatre tous les grands escaliers
Tu sais ceux qu'on prenait pour aller s'embrasser

Poussé par un démon ou était-ce une fée
J'avançais dans la foule comme si j'avais trouvé
Le pourqui le pourquoi on allait tous crever
Mon cœur rythmait mes pas mes pas sur le pavé

Sur les grands boul'vards la pluie a commencé
Elle tombait dans les yeux la ville était trempée
Partout que des bagnoles et puis de tous côtés
Des minables HLM crachotant d'la fumée

Devant moi la banlieue comme une grosse araignée
Avait tissé sa toile de béton et d'acier
Retenant prisonniers par leurs ailes déployées
Des anges venus du ciel porteurs de liberté

J'ai laissé la banlieue comme je l'avais trouvée
J'avais plus rien à perdre j'avais tout à gagner
De toutes façons maint'nant j'pouvais plus reculer
Je savais qu'aujourd'hui j'allais te rencontrer

Dans la rue des gens pressés bousculés Fatigués
Le nez dans leurs souliers
Rentraient comme tous les soirs chez eux
Pour le dîner

Comme une locomotiv' dans la nuit j'ai foncé
Attiré par la lune aussi douce qu'un baiser
Mon cœur pissait des larmes des larmes au goût sucré
Je savais qu'aujourd'hui j'allais te rencontrer

Alors c'est dans mon dos que tout a commencé
Entre mes omoplates la peau c'est déchirée
Alors c'est dans mon dos que deux ailes ont poussé
Deux ailes immenses et blanches aux reflets argentés

Alors comme un oiseau je me suis élancé
Le cou tendu vers cette liberté
Alors comme un oiseau je me suis envolé
Je savais qu'aujourd'hui j'allais te rencontrer

Voler voler voler dans l'soleil
Voler voler voler dans l'soleil

Comme Icare mes ailes ont fondu au soleil levant
J'suis tombé
Comme la mer efface les pas des amants désunis
Fallait pas y aller

Eh ! mec t'as l'air tout déshabillé
T'es sûr t'es sûr qu't'as rien oublié
Faut dir'qu't'as pas trop pris
L'temps d'y penser
Faut dir'qu't'as pas trop pris
L'temps d'rigoler

Y a tellement de vies qui n'ont jamais servi
Rangées dans l'tiroir entre slips et foulards
Y en a qui sortent tout nus tout nus dans la rue
En laissant dans l'armoire leurs vies et ces espoirs
Z'ont peur d'la fair'voler Z'ont trop peur de l'user

À force de la laver à force d'la fair'tremper
Ta vie a rétréci tu t'es fait repasser
Mais Mais...
Ta bagnole va plus vite que celle de ton p'tit voisin
Ton p'tit voisin ton p'tit voisin

Refrain

Y a tellement de vies qui n'ont jamais servi
Qu'ont un gros cafard entr'les piles de mouchoirs
Bon dieu mais c'est bien sûr ils t'ont eu à l'usure
Ta vie est en chômage ça t'fout mêm'pas la rage
Tu t'en es contenté fallait pas abuser

Ta vie tu l'as gagnée tu l'as bien méritée
Elle t'envoie balader tu peux te rhabiller
Mais Mais...
Ta chemise est plus blanche que celle de ton p'tit voisin
Ton p'tit voisin ton p'tit voisin

J'nage dans l'iris
Des yeux d'mon fils
Oh ! quel délice
Feu d'artifice
Dans l'eau complice
De père en fiston
Dans ta prunelle
J'immisce
Soudain j'aperçois
L'oasis
Où l'homme
Fatigué d'avoir cherché l'homme
S'endort dans l'amour
De ton premier jour
Oh ! mon fils ton père
N'a plus peur de la mort

Qu'on soit all'mand ou italien
Qu'on soit noir ou bien argentin
De Genève ou de Chicago
Les notes sonnent pareil sur tous les pianos

Qu'on soit du nord ou bien du sud
De Liverpool ou d'Amsterdam
Du Groenland ou des Bermudes
On est branché sur la même gamme

Y a plus qu'une langue universelle
C'est celle de l'amour
Y a plus d'frontières y a plus qu'des hommes
Des hommes d'amour

J'voudrais pas jouer les trouble-fête
Les tourmentés les toujours angoissés
Mais puisque c'est là dans ma tête
Et que ce soir on m'a dit de chanter

Derrière ces montagnes bleutées
Pas loin d'ici sous le même ciel
Ils doivent nous entendre chanter
Tous ceux qui crèvent épris de liberté

Y a plus qu'une langue universelle
C'est celle de l'amour
Y a plus d'frontières y a plus qu'des hommes
Des hommes d'amour