Jamaïca
Texte J-C Collo
Musique
Pascal Auberson

Les palaces dorés
Les grands hôtels crâneurs
Te filent sous le nez
À t'en serrer le cœur
Ça te fane l'esprit
De voir autant de fric
Tu veux une autre vie
Plus folle et plus magique
Tu veux une autre vie
To live play the music

Jamaïca
Jamaïca ravale ton crachat
Jamaïca fume un peu de ganja
Jamaïca fais bien claquer tes doigts
Seule issue et seul choix
Chante et tu t'en sortiras

Ta vie valsée tanguée
S'attarde se distend
Des mômes meurent camés
Sur des plages d'argent
Comme un couteau levé
À la gorge du ciel
Des foules d'affamés
Noyées sous le soleil
Des foules d'affamés
Chantent et pleurent au pluriel

Refrain

Ecoute à la radio
Les chansons qui crépitent
Il faut sauter plus haut
Il faut courir plus vite
Chante les bidonvilles
Chante le ton quartier
Chante les bidonvilles
Le besoin d'exister
Chante les bidonvilles
Pour pouvoir les quitter

Refrain

Femme mariée
Texte J-F Moulin
Musique Pascal Auberson

Je suis couché à côté d'elle
Et je me sens pousser des ailes
En regardant ce doux visage
Emmitouflé dans un nuage
Sur sa bouche à demi serrée
Je vois comme une ombre d'anxiété

Y avait une table une bouteille
Derrière aussi deux boucles d'oreille
Des lunettes noires une paire de gants
Un geste vague et trente-cinq ans

Le matin traîne sur l'oreiller
Comme un bonbon acidulé

Une femme mariée s'est endormie
Entre le mur et moi dans mon lit
Une femme mariée m'a demandé
De lui faire une tasse de thé

Je suis couché à côté d'elle
Et je me sens pousser des ailes
Quand elle gémit tout doucement
Sous la couverture de fil blanc

Son épaule comme à demi nue
Me rappelle son pas dans la rue
Allongée sur un lit de lune
Bleutée blottie au coin d'une dune
Sa voix boul'verse mon univers
Comme un soleil en plein hiver

Le matin traîne sur l'oreiller
Comme la douceur d'un baiser

Une femme mariée s'est endormie
Entre le mur et moi dans mon lit
Une femme mariée s'est dessinée
Dans le fond de ma tasse de thé

Scène noire
Texte P. Nordmann
Musique
Pascal Auberson

Tiens ! et si la scène ce soir
Restait plongée dans le noir
Dans un silence musicien
Viens ! comme à l'enfant quand il est tard
Je te raconterai des histoires
La nuit les mots sont magiciens

Refais le monde
Rien qu'une seconde
La vie l'amour la mort
On verra bien
La vie l'amour la mort
C'est pour demain

Viens ! profite donc un peu du noir
Sous leurs masques accessoires
Le jour les hommes sont comédiens
La nuit mille couleurs cassent le noir
On s'invente des départs
On tue les heures à l'infini

Refais le monde
Rien qu'une seconde
La vie l'amour la mort
On verra bien
La vie l'amour la mort
C'est pour demain

Viens ! le faisceau est trajectoire
Coup de couteau dans le noir
La scène accomplit son destin
Chante sous l'éclat des projecteurs
Nous renaîtrons pour une heure
Le spectacle vit et puis s'éteint

Refais le monde
Rien qu'une seconde
La vie l'amour la mort
Chante-les bien
La vie l'amour la mort
Chante-les bien

Bretagne
Texte et Musique
Pascal Auberson

J'aimerais te faire des chansons qui chantent le soleil
J'aimerais te faire des chansons qui sentent bon la terre
J'aimerais te faire des chansons qui vibrent dans la lumière
D'un mois de mai qui frissonne

J'aimerais te faire des chansons qui nous collent qui nous ressemblent
J'aimerais te faire des chansons qu'on pourrait reprendre en choeur
Te parler de tendresse d'amour et de chaleur

Mais je ne vois
Que le noir de ses ailes
Le gluant sans espoir
Que cette tache
Obsédante et mortelle
Envahir ma mémoire

Qu'ont-ils fait de toi
Bretagne
Qu'ont-ils fait de toi
Bretagne

N'en ont-ils pas assez de te faire des malheurs
N'en ont-ils pas assez de te défigurer
N'en ont-ils pas assez dans leurs têtes de tueurs
De voir agoniser cette mer sans rien faire

N'en ont-ils pas assez de nous prendre pour des cons
Nous aussi on veut vivre c'est plus fort qu'leur pognon
Qu'allons nous raconter à nos petits-enfants
Ici c'était la mer ce n'est plus qu'une chanson
Comme l'oiseau meurt
Comme l'oiseau meurt

Mimi
Texte et Musique
Pascal Auberson

Puisque ton âme est ainsi faite Mimi
Puisque ton regard est si bleu
Puisque ton âme est si fragile Mimi
Puisque nos cœurs sont déjà vieux

Puisque nos corps sont immobiles Mimi
Alors qu'hier ils étaient feu
Puisque tout devient inutile Mimi
Alors évitons les adieux