Le Pari de Pascal

Le Pari de Pascal

2000

Chaque mercredi matin à la rédaction du journal « l’Hebdo » j’étais invité à choisir un thème dans l’actualité brûlante du moment. Une fois le thème choisi je tentais d’écrire le texte d’une chanson puis de l’enregistrer en un jour. Arrangement, orchestration, interprétation mixage et mastering également. La chanson finie était directement livrée sur le net et le texte sortait le lendemain dans le journal agrémenté d’un article en collaboration d’un ou d’une journaliste. Une idée géniale d’ Olivier De Simone. Exercice d’équilibriste sans filets mais qui avait une vertu fondamentale; celle de ne pas avoir le temps de se prendre la tête!  9 titres pour deux mois de publication.

 

 

1 Poisson d'avril 4'22

POISSON D'AVRIL

Tremper sa plume dans l’immédiat
Médias déroulent souvent futiles
Néons s’allument aux antipodes
Car dans la brume passent les modes
Lover lover lover dose Lover

Madonna pose pour H et M
Son corps s’expose sur le même thème
C’est lover dose de Britney Spears
C’est la névrose devant les flash
Lover lover lover dose Lover

Remue ménage dans l’art scénique
Dans l’marécage de l’Arsenic
Le vieil adage remonte en boucle
Contemporains ? contents pour rien ?
Lover dose Lover

Depuis la nuit la nuit des temps
Voici la danse à peine éclose
Soleil dans l’eau métamorphose
De tous les sens à fleur de peau
C’est l’printemps

Canards gratuits débordent en ville
Infos trottoirs torchons futiles
De faits divers en faits divers
La pub entube le savoir faire
Dose lover

Présidentiels cocos fachos
Le septième ciel pour les prolos
C’est blanc bonnet c’est bonnet blanc
Tu tournes à gauche au fond à droite
Lover dose Lover

C’est au printemps que tout explose
Réminiscence d’une histoire d’O
De la démence poison d’avril
À la semence au goût d’argile
C’est l’printemps


Dans les palaces des pdg
En parachutes dorés sur tranche
En toile de jute de chez Nestlé
Se laissent tomber de branches en branches
Lover lover dose Lover

Les rats des champs sans terres fertiles
Se font d’la bile pour leurs enfants
Les rats des villes squattent les champs
Pour les week-ends c’est plus tranquille
Lover

En grand écart sur la frontière
Un pied devant un pied derrière
Rêver le monde sans les barrières
Reviens demain il se fait tard
Lover lover lover dose Lover

Poissons d’avril aux ventres chauds
Au bout du file contre ta peau
L’eau à la bouche au bas du dos
La renaissance de ton pistil
C’est l’printemps

Danser jeunesse sur nos miroirs
Larmes de crocos de vieux mouchoirs
Un monde nouveau s’invite à boire
Bouge-toi les fesses dans l’isoloir
lover dose Lover

Les araignées tissent leurs toiles
Dans la rosée du matin pâle
Au bout du fil femelles et mâles
Se tournent autour en cannibales

Refrain

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2 De visages en visages 5'06

DE VISAGES EN VISAGES

Johan Djourou Dominique ArlettazYves Béhar Jean-Claude Biver
Stefan Catsicas Isabelle Chevalley Nicole Dupont Raphaël Faiss
Chris Fluckiger François Junod Fabrice Gygi Anne-lise Grobéty
Roger Jendly Anne Küng Gugler Alain Chollet Henry Markram
Denis Martin Sergio Marchione Philippe Nantermod Mehdi Tafti
Barbara Steudler Vincent Girardin Luc Recordon Raphaël Domjan
Jacques Grivel Peter Lorange Jacqueline Coté Yves Lador
Guerrino de Luca Bernard Tschumi Roger Pfund Didier Cuche
Marianne Huguenin Claudio Micheloni Claude-Alain Margelisch Pascal Corminboeuf

Qu’il est beau ce pays
Quand il aime ce qu’il sème
En pluie de confettis
De visages en visages
Qu’il est beau ce pays
Quand il sème ce qu’il aime
Du plus grand au plus p’tit
Mères courages fous et sages
En hommage à la vie

Frédéric Maire Christiana et Laurent Bolli Roger Nordmann Elmar Mock
Marc Ridet Frédéric Recrosio Grégoire Furrer Nicolas Brunschwig
Gilles Attinger Lorella Bertani Carl-Alex Ridoré Chantal prod’hom
Christine Chappuis Claude Smadja Michel Jaccard Isabelle Graesslé
Raymond Burki Martin Beniston Marina Croquette Krokar François Zwahlen

Refrain

Ellen Hertz André Borschberg Lynn Evans Peter Jenni
Suren Erkman Christophe Ballif Nadia Magnenat-Thalmann
Francis Krähenbühl Guy Vibourel Claude-Michel Salamin
Jean-Philippe Rochat René Longet Philippe Progin
Gérard Tschopp Pascal Décaillet Natacha Koutchoumov
Denis Woeffray Bernard Dumas Geneviève Bonnard
Christelle Luisier Enzo Stretti Michel Buchmann
Eric Favre Brigitte Bachelard Stéphane Montangero
Blaise Carroz Michael Kamm Paul de La rochefoucauld
Fati Derder Raymond Stauffer Linda Jaquillard
Dominique Freymond Jean-Marie Fournier Antoine Reymond

Refrain

Qu’il est beau ce pays
Quand il aime ce qu’il sème
En pluie de confettis
De visages en visages
De la graine jusqu’au fruit
Quand on sème ce qu’on aime
En hommage à la vie
Mères courages fous et sages
L’énergie du partage

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3 Dans le baiser de Gustav Klimt 4'15

DANS LE BAISER DE GUSTAV KLIMT

Dans le baiser de Gustav Klimt
Dans le silence de leur idylle
Une coulée d’or en fleurs liquides
Protège l’intimité des corps

La peau d’Odile idole opale
Que l’on devine derrière le voile
Dans la tendresse d’un feu sacré
Quand la caresse est partagée

Y a tant d’intime sur les trottoirs
Faut-il montrer ? faut-il tout voir ?
Car le mystère de l’invisible
Sort de la toile de Mister Klimt

Dans le baiser de Gustave Klimt
Sur son épaule l’homme de profil
Le corps penché presque la touche
Protège l’intimité des corps

Les paupières closes sous les étoiles
Sans la toucher effleurent sa bouche
Ils volent d’aimer dans l’immobile
Ils sont tout au bord de l’abîme


Y a tant d’intime sur les trottoirs
De peaux fragiles sur les boul’vards
Car le mystère de l’invisible
Sort de la toile de Mister Klimt

Dans le baiser de Gustave Klimt
Sa main dépose l’autre dessine
En goutte-à-goutte des coulées d’or
Protégent l’intimité des corps

Et dans l’intimité du soir
Restera-t-il que’qu’chos’ à voir
Quand tout explose à la lumière
Quand tout s’expose dès la première

Rencontre intime sur les trottoirs
Rencontre ultime plus rien à voir
Car le mystère de l’invisible
Sort de la toile de Mister Klimt

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4 Splatch 5'15

SPLATCH !

Eh papa c’est quoi la violence ?
Bon alors...la violence ?
Par quoi on commence ?
On en parle entre nous ?
D’accord ?
A l’oreille tout doux
Ecoutez on n’va tout d’même pas participer à la névrose collective ?
Alors parle... 
Mais parlons-en...
Avec des restes de fleurs dans les ch’veux ! hé hé !
Bon, d’accord sous les pavé
Y avait pas la plage
Et alors ?
C’est quoi un post soixante-huitard ?
Oui soixante huit tares
Non mais si ça commence comme ça
Oh c’est violent !
C’est d’langélisme !
J’voudrais vous y voir
C’est qu’on a creuser sec
Papa est-il interdit d’interdire ?
Ça vous bousille une génération !
Alors comme ça
Faudrait jetter l’bébé,
l’eau du bain avec la baignoire !
Renier les avancées sociales
C’est une vieille vision
Eh papa c’est quoi la gauche caviar ?
Heu...
Est-ce qu’on peut en rire ?
Rire de quoi ?
Du cœur à gauche
Et du porte-monnaie à droit ?
D’la violence
Pas s’en moquer
Pas la nier
Juste l’approcher
La sentir là sous nos aisselles
Oh c’est dégoûtant !
Elle est palpable
Depuis la nuit des temps
C’est dramatique rien a changé
Dédramatisons Joysticks de l’enfer
Des spécialistes nous disent :
Faudrait les enfermer
Les enfermer ?
Qui ?
Vous enfermer
Dés leurs plus jeunes âges
Qui ?
Les voyous !
Mais qu’est ce qu’elle a fait d’mal cette jeunesse ?
Elle est mal dans sa peau
Elle est magnifique
Qu’on lui foute la paix
Y en a déjà pas des masses
Y a surtout des ch’veux blancs
R’evenons donc à toute cette violence
Mais de quoi tu parles papa ?
Mais de quoi on parle ?
C’est l’rapport au père
A l’autorité
Maman maman !
On tourne en rond
C’est répétitif
Affreusement !
C’est d’la psychologie d’bistrot
Et les valeurs ?
Allonger vous les quinquas
Faut changer vos logiciels
Y en a qui s’penchent
Avec commisération
Avec compassion
J’comprends pas !
Des spécialistes...de la violence
Ah non ça c’est trop !
C’est même vulgaire
Mais c’est qui ON
C’est pas plus violent qu’avant ?
Parce que tu crois qu’au moyen âge
C’était plus cool ?
On saignait en direct
On s’ trucidait parmi
Oui mais c’est pas la question
Et l’instinct dans tout ça ?
C’est qu’un vieux souvenir
De forêts tropicales 
De la corne aux deux pieds
Une erreur verticale
De nos danses phéromones ?
Nos suppliques simiesques
Mais qu’est-ce qu’ils racontent ?
De derrière les barreaux
Dans quel sens le zoo ?
Quelle sagesse ?
Quel singe est-ce ?
Qu’est c’qu’on veux pas voir
Panne de sens !
C’est quoi l’malaise
Un pays d’vieux ?
Qui supportent plus les rires
Alors la pas du tout !
Mais d’abord faudrait savoir
Qui sait ce On
ON pense ON nous dit
On admet que dans les banlieues
Il est de plus en plus difficile...
Et alors ?
Enfile ton training
Et fais-toi une idée
Sur le vif
Mettre ma gagoule peut-être ?
Partout on vous dit
C’est violent
Elle est faite de quoi cette violence
De frustrations...
De silence...
Instrumentalisée par qui ?
La précarité augmente le risque des conflits
Manipulée dans quel but ?
Oh ça suffit comme ça !
Pourquoi ?
T’énerve pas mon papa
Non j’vais pas m’énerver mais quand même !
Parcqu’attend cette jeunesse soi dit en passant
Ce sont nos enfants
C’est toi
C’est moi
Nos enfants !
Nos gars nos filles
Qui disent quelque chose
Est-ce qu’on les écoute ?
Mais c’est qui ON
C’est vrai cqu’y disent à la télé ?
Ah justement les médias
Parlons-en
C’est qui ce ON
On dit qu’c’est nous
Nous et vous c’est pas pareille !
C’est vous c’est moi
C’est l’autre ?
Bon rev’nons à nos moutons
Sur l’affiche y a des moutons noirs
Et des moutons blancs
Mais les sondages
Ah non pas ça !
Oui mais parlons-en
Des pages entières sur la violence
Avant l’agression
Pendant l’agression
Après l’agression
On dissèque
Gros plan sur les ados
Tous dans l’même sac
Le couteau
La violence se vend bien
C’est porteur la terreur
Je n’ose plus les regarder dans les yeux
Qui ?
Les bandes de jeunes la nuit
Amalgame
Etranges étrangers
L’docteur truc muche
S’exprime sur la violence en direct à la télé
On nous conseil de réagir vi’vment !
C’est qui On
C’est moi toi lui ?
C’est pt’être nos quatre-quatre arrogantes
Quand tu promènes ton môme
Au niveau du tuyau d’échappement
C’est ces vieux jamais contents
Dans les trains dans les gares
Dans le bus plus personne
Pour te donner la main
Rendre la monnaie
C’est l’progrés
Mais de quoi vous parlez ?
C’est l’stresse, c’est la pression
Ah non pas Stress !
Bon alors mettons tout à plat
Par quoi on commence ?
Par papa et maman
D’accord !
Papa et maman au plumard
Qu’est c’qui se passe dans c’plumard
Mais quelle horreur !
Voyons ça de plus près
Papa est sur maman
Maman est sur papa
C’est d’l’amour c’est évident
C’est beau c’est fort
Mais c’est violent
Quand deux corps se touchent
C’est d’ l’amour ?
Oui ou non ?
Oui et non !
De cette union
Spermatozoïdes en action
Splatche !
Frabique d’enfants
Neuf mois dans l’iquide
Oh comme un p’tit poisson
La naissance ?
C’est pas de tout repos
On baigne dans l’eau et toc
Soudain faut sortir
On était pourtant bien
On t’tire dessus on t’extirpe
Mais c’est qui ON ?
C’est la lumière
Du girophare
L’odeur de l’hétère
C’est pas violent ça madame ?
Comme disent les bouddhistes
Faudrait pleurer à la naissance
Et rire à la mort
Hi Hi Hi
Oh alors non ! pas ça m’sieur !
C’est trop facile
Bon y a l’éducation
L’exemple de l’ancienne génération
De toute façon j’suis tranquille
Mon enfant est filmé en permanence
A la récré,
Dans ses loisirs
Au stade, dans les jardins hi hi hi
Et l’adolescence c’est cool peut-être ?
C’est du nucléaire dans la culotte
Ça déborde en tous sens
Ouais , c’est trop cool
Et l’boulot la course effrénée au jack pot
Mais c’est qu’il en faut d’largent
Les vacances organisées
Empilés sur des plages
En rangs serrés sur l’autoroute
Mais de quoi parlez-vous ?
Mais que faire à la place
Méditer
Oui comme au yoga
J’comprends rien
Qui tient le manche ?
Qui fait l’enclume
Qui tient l’marteau ?
Bon d’accord j’résume !
Enfin c’est une évidence
Violence haine Baston
De mon temps...
Est-ce le système qui engendre cette violence ?
Faut prendre tes pilules papa
Oui oui mon p’tit donnez lui ses pillules
Alors on revient à l’essentiel
Quelle perspective ?
T’énerve pas mon papa
Mais j’m’énerve pas
J’pense à haute voix
Ca fait pas une chanson ça !
C’est un cri
Papa
Oh c’est merveilleux
Donne moi la main
On meurt de plus en plus vieux
Portés en terre par nos petits
C’est l’histoire de la vie !

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5 L'amour universel nous sépare 5'48

L’AMOUR UNIVERSEL

L’autobus quarante-six la dépose sans histoire
Au numéro trente-sept de la rue des saints-pères
Son p’tit sac à la main elle saute sur le trottoir
La journée se termine comme elle a commencé

Des promesses d’amour en baleines échouées
Et dans l’aube de la nuit un début d’quelque chose
Elle habite un quartier où y a pas d’ascenseur
Tout en haut près des toits dans une petite cuisine

Posé sur l’frigidaire un bouddha
Un bouddha qui rigole
De la neige éternelle dans une boule de cristal
Sur la porte de sa chambre la méditerranée
Les vacances sur cette île son papa sur un ch’val

Il y a de ça longtemps une photo du grand frère
Ils nageant dans l’océan ils sont fous elle est folle

Un p’tit Christ en plastique debout derrière les verres
Dans sa chambre à coucher les volets entre-ouverts
L’amour universel nous sépare l’amour universel nous sépare

Il lui manque un truc
Quelque chose qui l’attire vers le haut
Il lui manque un but
Quelque chose qui l’aspire une promesse une mémoire de l’eau
Il lui manque un truc qui lui donn’rait l’inspire
Au-delà des mots un mystère une lutte
Il lui manque un truc un ami un amour
De la peau cette enfance qui la blesse

Alors elle glisse
lle part en Orient où dehors c’est dedans
Où la vie et la mort sont comme deux amants
Alors elle glisse
De visages en prières
Elle médite à l’endroit elle médite à l’envers
L’amour universel nous sépare

La blessure qui s’attarde au jardin de l’enfance
Et de revoir son père en adulte se noyer
Quand elle est toute petite son secret ravalé
Le mouv’ment circulaire d’une corde à sauter

De l’encens exotique en volutes de fumée
Figures géométriques confirmant l’éphémère
D’une question sans réponse à la page cent vingt sept
Du livre des sagesses du gourou sublimé

Un p’tit Christ en plastique debout derrière les verres
Derrière elle elle referme la porte avec une clef
L’amour universel nous sépare

Alors elle glisse
Elle part en OrientOù dehors c’est dedans
Où la vie et la mort sont comme deux amants
Alors elle glisse
En sandales de cordes
De troupeau en ashram
Affamée d’essentiel avec d’autres gens
Alors elle glisse de visages en prières
Elle médite à l’endroit elle médite à l’envers
Alors elle glisse
Sa main dans celle du sage
D’un père qu’elle n’a jamais eu
Dans la barbe du prophète se livre toute nue
L’amour universel nous sépare

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6 God save who? 3'03

GOD SAVE WHO?

Sur nos monts
Quand le soleil arrose
Quand la nature explose
Et prédit d’un plus beau jour
Ton retour

God save who ?

Les beautés
De ton âme attendrie
Mon amour ma chérie
D’un ciel joyeux dans mon cœur
Toi ma soeur

Lorsqu’un doux
Un doux rayon du soir
Se joue de ta peau noire
Mon Dieu mon diable au milieu
Nom de dieu !

God save who ?

Loin des bruits
Loin des bruits de la plaine
À ton corps je m’enchaîne
Toi mon amour mon amie
Sans patrie

L’âme en paix
Se lit sur ton visage
Dans les replis sauvages
De ton accent merveilleux
Différent

Dans la nuit
L’orage et la détresse
Tu es ma forteresse
Quand la foudre et les bruits
Je te suis
God save who ?
God save who ?

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7 L'âme jusqu'à l'os 4'20

L'ÂME JUSQU'À L'OS

Je te salue Ingmar
Je te salue Bergman
Te voilà hors du cauchemar
Peintre de la nature humaine

Pionnier du septième art
Retour à la cendre
La boucle est bouclée
De l’amour à la haine
De la haine à l’amour
À traquer le péché

Microscope au scalpel
Disséqueur de violence
D’une image ciselée
De la bête à la belle
De fanny à Alexandre

Toi ! toi le maître des mots
Au regard si dense
L’ami de Mozart
De sa flûte enchantée

On s’allume on s’éteint disais-tu
Dans la danse de la mort
Tu dois tenir la main
De ton ami Strindberg
Jusqu`à la déchirure

Chirurgien du délire
Aux passions vénéneuses
Obsédé du silence
Qui s’installe dans l’usure

Malade, malade de vérité
Sarabande à trois temps
Entre deux êtres si proches
Si lointains si proches
Si lointains

Jamais rassasié
Des mystères de la femme
De travellings habités
Dans la nuit des forains
Ton art de la fugue
D’une sonate d’automne

Repose en paix
Toi qui rongeas jusqu’à l’os
La peau de l’âme
Dans un seul visage

Les fraises sauvages
Quand leurs pulpes ruissellent
Donnent du sang sur les draps
Du péché originel
Je te salue Bergman

Harriet Ingrid
Bibi Andersson
Liv Gunnel
Erland Josephson
Je vous salue

Au-delà des acteurs
Du masque protecteur
Tes frères tes sœurs

Ce lundi sur ton île
Discret tu t’es endormi
Ta lanterne magique
Comme unique flambeau
Pour refaire le chemin
Du renaître et mourir

Uppsala Persona
Uppsala Persona

Je te salue Ingmar
Je te salue Bergman

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8 Connecting people 2'54

CONNECTING PEOPLE

Trop d’infos dans l’cerveau
Allo !
T’es où ?
Qui ?
C’est Lulu
J’suis sous l’eau
Non c’est Pierrot !
J’ai perdu mon code
D’après Googel
J’suis sauvé
Qui parle à qui ?
Allo ! Allo !
J’suis sous l’eau
Méli-mélo
Rendez-vous
C’est çà !
Au boulot
Blackberry
SMS
Toi qui viens jeudi ?
Texto
Web Cam
Trop d’infos dans l’cerveau
Julie j’arrive
T’es où ?
Attends-moi !
Mais non c’est vendredi !
Trop d’infos dans mon cerveau

Connecting people
Connecting
Connecting people
People connecting

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9 Volontiers dans l'au-delà 4'07

VOLONTIERS DANS L'AU-DELÀ

Tremper sa plume dans l’immédiat
Médias déroulent souvent futiles
Néons s’allument aux antipodes
Car dans la brume passent les modes

Courir courir toujours courir
Avoir la pèche et ne rien dire
Tenir tenir ne pas mollir
Cercle vicieux nom de Dieu

Sourire sourire toujours sourire
Donner le change se rétrécir
Mourir mourir mourir de rire
Trop de sable dans les yeux

Replis sur soi les amours mortes
Se congratulent derrière la porte

Envole-toi envole-moi
Envole-moi envole-toi
Volontiers dans l’au-delà
Volontiers dans l’immédiat

En voulez-vous voulez de moi
Enrôler-moi déroulez-vous
On va chez vous on va chez toi
Chacun chez soi on va chez vous

Même si l’amour ça laisse des traces
Même si parfois ç’est dégeulasse
De vous à moi de face à face
Au jour le jour fondre la glace

Dormir dormir sur ses désirs
Couteaux tirés on se déchire
Souffrir souffrir aimer souffrir
Cercle vicieux nom de Dieu

Mentir mentir se divertir
Au gré du vent se dévêtir
Rester figé ne pas partir
Passion du jeu nom de Dieu

Dans les palaces des pdg
En parachutes dorés sur tranche
En toile de jute de chez Nestlé
Se laissent tomber de branches en branches

Rentrer son cri se ressaisir
Vouloir cogner se repantir
Ne rien montrer se convertir
Au nom de fric au nom de Dieu

Les araignées tissent leurs toiles
Dans la rosée du matin pâle
Au bout du fil femelles et mâles
Se tournent autour en cannibales

Ainsi soit-il ainsi soit-elle
Se contenter du virtuel ?

Envole-toi envole-moi
Envole-moi envole-toi
Volontiers dans l’au-delà
Volontiers dans l’immédiat

En voulez-vous voulez de moi
Enrôler-moi enroulez-vous
On va chez vous on va chez toi
Envolons-nous sans convoler

Même si l’amour ça laisse des traces
Même si parfois ç’est dégueulasse
De vous à moi en face à face
Embrassez-moi car tout s’efface

Dansez dansons dansons dansez
Nagez nageons nageons nagez
Aimez aimons aimons aimez
De vous à moi vous m’faites kiffer

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